Marc-Ismael Tremblay : Le printemps de l’éveil
Le printemps de l’éveil
Une invitation à l’espoir et à la responsabilité
Un jour, dans sa froide agonie, l’hiver s’est mis à rêver à l’effervescence du printemps. Ses glaçons, pointant leur regard vers le soleil, se voyaient dans leur espoir patient devenir goutte à goutte la rosée précieuse de l’aube.
Plus colossaux dans leur emprise hivernale, ses glaciers, tels des enfants animés d’une activité débordante, imaginaient une course folle, une jolie glissade, un élan de liberté, tel le courant effréné d’une rivière.
La neige, sous les caprices du vent du Nord, tourbillonnante de vertiges violents, envisageait dans ses songes les plus secrets de se déposer immobile, comme l’eau paisible d’un lac enlacé de montagnes.
Au loin des étendues polaires, les banquises languissantes de séparation, rêvassaient à la lueur des aurores boréales d’une fusion amoureuse avec le clapotis de l’océan.
Seuls rebelles, des icebergs se battaient à conquérir les marées chaudes les assiégeant.
Frimas, grêle, givre, grésil, tous pensaient dans leur imaginaire, à cette saison mystérieuse du printemps où tout semble se liquéfier de bonheur.
De l’Arctique à l’Antarctique, l’hiver, notre éminent Seigneur du Froid, s’interrogeait sur sa propre existence. Combien étaient longues les nuits dans la noirceur de son questionnement, au chevet de son inquiétude éternelle. Comment pouvait-il se transformer en un printemps radieux sans se perdre ? Comment contempler la beauté lumineuse du soleil lorsqu’il semble disparaître à tout moment, ne laissant que de maigres rayons à l’horizon ?
Pauvre était l’espoir de cet hiver, dénudé de chaleur, prisonnier de ses peurs glaciales, voué à l’implacable loi du climat.
Pauvre est l’espérance de notre humanité, clouée de léthargie, héritière de ses erreurs d’apprentissage rêvant d’une verdure printanière aux richesses inépuisables.
Nous vivons l’hiver de notre ignorance depuis l’ère glaciaire. Nous avons troqué nos lourds lambeaux de fourrure pour du léger cortex imperméable en croyant vaincre les aléas de la température. Au cours de notre évolution, nous sommes parvenus à nous adapter à toutes les vicissitudes du climat et nous rêvons tout comme l’hiver à la plénitude d’une saison clémente à la saveur céleste, un paradis sur Terre.
Nos icebergs de plastique, bien que rebelles, espèrent fondre sous la marée ingénieuse de notre lucidité. Ils sont malheureux de dériver aux hasards des courants, entre les coques et les phoques, entre les sirènes et les baleines, et implorent le génie humain, pour les dissoudre en leur apparence fossile afin de retrouver leur sol d’origine.
Nos étendues déboisées frissonnent d’isolement et imaginent la régénération de leur milieu, grâce à la sensibilité de notre compassion. Elles sont désemparées d’entendre au loin le bruit des scies mécaniques, de respirer la fumée des feux éloignés et, supplient la générosité humaine de semer quelques graines de bonté afin de reprendre toute la vitalité de leur richesse commune.
Nos dépotoirs, véritables pergélisols nordiques, dégelant sous le poids de l’abondance, rêvent depuis toujours d’être encore utiles à l’activité humaine. Ils sont désolés de notre attitude indifférente à leur égard, outrés de voir leur valeur dénigrée et quémandent à l’intelligence humaine de réutiliser leurs qualités premières afin de servir à nouveau leurs créateurs.
Pollution, pesticides, génocides, ethnocides, tous veulent relever le défi d’une nouvelle saison à l’image d’un futur reluisant où tout semble se transfigurer en bonheur.
De l’Arctique à l’Antarctique, de l’ours polaire au manchot empereur, se vit une incroyable transformation de la conscience planétaire. L’homme, notre éminent Seigneur de ce royaume, s’interroge sur sa propre survivance. Combien de jours lui reste-t-il pour répondre à l’épineuse question de son égarement face à sa mission d’être le régent de la planète ? Comment parviendra-t-il à retrouver l’essence de sa destinée sans se perdre dans les tourments de son angoisse ? De quelle manière pourra-t-il ressusciter sa vision universelle pour engendrer un monde solidaire au service des plus humbles ?
Pauvre est l’enthousiasme de l’homme dénudé d’espoir, prisonnier dans les glaces de sa torpeur, voué à l’implacable loi du climat.
Pourtant, riche est notre humanité, vêtue du plus sublime héritage de la Terre, affranchie de l’inertie de la négligence, dédiée à l’ineffable vertu de l’amour. Nous voilà au seuil de notre renaissance, l’hiver de notre passé lugubre effectue son rêve de printemps. Ces vieilles structures économiques frigorifiées, avec ses gels aléatoires du prix du pétrole, se déglacent au soleil des énergies renouvelées. La guerre froide, de ses politiques étrangères aux réalités des nations, décongèle sous la ferveur unifiée des hommes. Le verglas de la dictature patriarcale s’écroule comme une avalanche sous l’écho rassembleur des peuples. L’hiver de l’ignorance prend fin ; les clameurs de la cascade printanière se font entendre dans le cœur des hommes dignes de leur souvenance divine.
Nous ne sommes qu’au premier dégel, mais déjà l’odeur vivifiante d’un renouveau aiguise les plus grands espoirs. Par contre, pour les adorateurs du statu quo, les gardiens indispensables de la tradition, tout semble s’écrouler comme un château de cartes au vent de la démesure. Plus rien ne tient, tout donne l’impression de ne tenir qu’à un fil. C’est l’apocalypse des livres sacrés, la fin du monde prophétisée depuis la nuit des temps. Pourtant, nous sommes encore là, en dépit de cette déroute due à notre aveuglement, à notre peur de confronter notre paresse assumée. Sans répit, le Maître du Nord défend sa peau, tout doit être sous-zéro afin d’éviter le nouveau. Peu importe la banqueroute de l’hiver ou les promesses d’un printemps généreux, l’important est de contrôler tous les échelons de la société.
Malgré tout, le vent du Sud souffle sa poésie, les vieux paradigmes sont secoués dans leurs ancrages, l’hibernation tire à sa fin. L’épaisseur enneigée de l’habitude bourgeoise de tout détruire à son profit s’amoindrit devant le fléau de la pénurie, de la pauvreté, de l’injustice et de l’éveil du partage.
Nombreux sont encore les matins couverts de gelée, retardant les semences de nos prières pour une saison différente à la misère de l’hiver. Notre chemin fut une longue odyssée périlleuse et nous poursuivons toujours avec intérêt cette quête de l’homme, de sa soif inassouvissable de résoudre l’énigme absolue de son apparition, de comprendre sa place au milieu de ce grand cosmos et plus particulièrement, sur cette petite planète bleue. Peut-il disparaître comme une luciole dans la nuit, après une lueur de survie dans ce monde temporel. Serait-il une graine d’arbre immortel plantée dans la terre noire de l’inconnu afin de découvrir à sa maturation les splendeurs du ciel, son talent prodigieux de faire de la photosynthèse et de transformer la lumière en des sucres d’extases.
Depuis la première époque de glaciation, l’humanité a affronté un environnement hostile et à la fois bienfaisant ; une lutte cyclique entre la vie tribale en harmonie avec la nature et la vie individuelle face la nature sauvage. Une longue épopée où l’ego cupide et la collectivité avide se sont confondus et combattus dans l’histoire fabuleuse du besoin inné de liberté personnelle et la nécessité d’une appartenance universelle. Au cours des changements climatiques, l’humanité s’est développée à travers ses guerres et ses religions. Dès le début de l’hiver, les tribus se battaient continuellement jusqu’à l’extermination parce qu’ils étaient incapables de faire un lien de ressemblance entre eux. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’ils découvrent une ficelle qui les reliait, en croyant à un même soleil, une même lune les guidant comme un Dieu. Cette information mutuelle leur permit de ne pas s’éliminer malgré les batailles qui persistaient, car ils y trouvaient un brin de similitude.
Puis, au milieu de l’hiver, apparurent des sociétés plus évoluées, construisant des villes et élaborant des croyances plus sophistiquées. Des religions se mirent à fleurir un peu partout, mais le besoin collectif de s’individualiser portait ses croyances relatives à un état absolu et ainsi les querelles religieuses prirent une ampleur à la hauteur de leur dieu personnel. Encore aujourd’hui, règne cette devise prise dans la glace de l’orgueil ; que seule ma religion est la bonne, la seule foi digne d’être érigée.
Nous sommes présentement à la fin de l’hiver, la dernière phase avant le véritable printemps de notre ascension planétaire. L’ego de chaque individu est au sommet de sa légitimité, de même pour les tribus, les nations et les pays. L’ego vit ses heures de gloire et la collectivité ses heures de doléances. Heureusement, malgré des apparences trompeuses, le printemps n’a pas dit son dernier mot.
L’hiver s’endort de son propre sommeil, l’humanité peut songer à sa maturité. Nous sommes encore une jeune planète en éveil de conscience. Pendant longtemps, nous avons joué dehors dans la neige comme des petits enfants se lançant des balles inoffensives, mais aujourd’hui, les projectiles sont beaucoup plus incisifs, voire mortels. C’était la saison des grands froids dans la pénombre de notre innocence et celle des vents contraires dans la dualité de notre ignorance. À présent, nous terminons la phase la plus ingrate et aussi la plus émotionnelle de l’adolescence de notre humanité. Tout est chambardé ; les hormones fulminent d’aventures les plus loufoques, un rien soulève les tempêtes, une légère critique allume un feu de colère, un brin d’humour déchaîne une joie hilarante. C’est la crise de l’identité, de l’apprentissage douloureux de l’intensité et du besoin ultime d’exister en soi face à l’autre.
Cependant, au beau milieu de l’hiver les temps sont durs. Allons-nous survivre, avons-nous suffisamment de réserves pour passer à travers ? Est-il possible que la froidure perdure jusqu’à nous geler d’impuissance ou doit-on se résigner aux caprices de cette saison interminable? Le grand dilemme de notre insécurité d’adolescent, ainsi que la fougue de nos moments de victoire sur nos peurs, nous propulsent dans le néant de notre avenir.
En dépit de sa nature téméraire, l’adolescent tâtonne entre l’idée d’escalader les pics enneigés de ses ambitions ou de glisser dans la vallée de l’opium à se geler l’esprit dans un monde de fuite, dans le spasme virtuel de l’oubli. Libre de choisir sous la pression de tant d’imprévus, de tant d’informations contradictoires, nous ne savons plus par quel bout commencer ou bien finir.
Pendant longtemps au creux des froids sibériens de notre évolution, nous avons attendu comme des enfants, un sauveur, un papa du ciel pour nous libérer, réchauffer nos espérances. Nous avons aussi réclamé la chaleur d’une tendre maman dans l’âtre d’un foyer paisible. Cependant, notre destinée se trace bien au-delà de nos dépendances à une autorité quelconque.
Nous ne pouvons plus être victimes de notre impuissance, nos jambes sont assez solides pour tenir debout et nos bras suffisamment forts pour saisir cette opportunité de grandir. D’ailleurs, sans dénigrer la valeur de nos religions, elles n’ont pas su nous guider vers la maturité ; un peu de lait chaud dans un ventre qui a froid ne peut réussir à nous élever à notre véritable pouvoir. Quant à nos dirigeants, ces illustres politiciens aux bonnes intentions et aux promesses ronflantes, s’ils ne boivent plus à la bouteille du lait maternel, ils commencent à peine à manger du solide et n’ont guère l’étoffe de la situation, ni la contenance pour affronter les affres de cet hiver en déclin. Légèrement un peu plus vieux, mais encore de jeunes adolescents qui ont au moins le mérite d’être assez mûrs pour garder les enfants, en attendant que les parents arrivent.
Quoi faire de cet hiver qui dure à travers les soubresauts du printemps, y aura-t-il assez de parents matures pour endiguer le déluge de la fonte des neiges, assez d’hommes et de femmes éveillés pour contrecarrer la débâcle des glaces sur la rivière de la vie ? La question se pose et personne ne sait s’ils seront assez nombreux pour soutenir cette transition. Nous devons compter sur nous-même, tous ensemble, car aucun économiste, malgré son génie, ne peut saisir les fluctuations économiques, la circulation mondiale de l’argent. Aucun scientifique, même le plus savant, ne peut résoudre le réchauffement climatique. Ni aucun chef d’État, le mieux intentionné du monde, n’est en mesure de contrer la migration humaine des affligés de la guerre et de la faim. En fait, aucune personne individuellement, ne peut prétendre connaître la réponse à tous ses bouleversements.
Par contre, la période de l’adolescence s’achève en même temps que ce douloureux hiver. Les bourrasques les plus acharnées s’estompent, mais comme à chaque début de saison, l’hiver reprend ses droits durant quelques jours pour combattre son agonie, goûter aux derniers glaçons de sa fantaisie avant l’inévitable apparition de ce printemps libérateur, si tant souhaité.
Sommes-nous vraiment prêts à accueillir le vert sublime de cette saison enchanteresse, à entendre la musique joyeuse du ruisseau éclaboussant la terre d’une joie fertile, de goûter l’euphorie amoureuse du chant des oiseaux, de humer les parfums humides d’un sol en révolution et de respirer la frénésie soudaine d’un printemps apparu.
La réponse est évidente, tous et chacun, nous avons souffert et souffrons toujours des gelures de ce long hiver de notre gestation évolutive. Nous subissons encore les pincements aigus de ces mois de sous-zéro ; nos visages sont crispés, ridés par le froid de notre indifférence, par les rafales de nos colères et par les coups de vent cruels de notre jalousie. Tout au long de notre parcours, la neige a tombé sur notre monde épuisé d’avidité et elle ne cesse de tomber sur la fragilité des hommes.
De l’Arctique à l’Antarctique, nous avons beaucoup voyagé et nous avons réussi à résoudre mille et une situations dramatiques. Notre itinéraire n’a pas été de tout repos. Cependant, les tempêtes n’ont pas eu raison de notre ténacité, ni les accumulations de neige n’ont su ensevelir notre détermination. Nous avons aussi connu des flocons de grâce, des petits coups de vents doux au cœur de l’hiver qui ont su ranimer nos forces, réactiver notre engagement à poursuivre l’œuvre de notre Créateur. Bien souvent, des rafales de neige nous ont égarés de notre chemin jusqu’à perdre parfois l’espoir d’une terre promise, mais jamais nos pas n’ont foulé ce tapis blanc sans un but précis ou dépourvu de l’intuition de servir une force plus grande que nous.
Notre humanité a le mérite de ses faiblesses, la valeur de ses respectables exploits, l’humble talent de son apprentissage et la vertu de ses efforts à comprendre son passage sur cette minuscule planète, perdue au milieu de l’incommensurable immensité de l’infini.
Si nous sommes parvenus à survivre de civilisation en civilisation, sous l’aspect de races connues ou inconnues, c’est par l’ajout de notre conscience collective, notre mémoire ancestrale emmagasinée dans l’ADN de nos cellules. Chaque découverte, expérience, extase ou autre vécu par tout individu sont inscrits en chacun de nous. Nous sommes liés telle une forêt par une racine unique. Nous avons tous contribué à notre essor planétaire, à l’éveil d’une humanité en voie de transcender toutes séparations. Nous avons aussi construit cet abîme hivernal en train de fondre et d’inonder notre navire Terre. Nous possédons également les moyens de colmater les trous infligés par les récifs de notre impertinence, la désinvolture de cette attitude enfantine face à notre Mère nourricière.
Notre ignorance n’est pas à blâmer, mais à éduquer ; nous n’avons plus le temps des accusations, le printemps est à nos portes. Nous pouvons pardonner nos égards du passé grâce à l’innocence de notre pureté d’enfant. Par contre nous ne pourrons pas pardonner, l’innocence volontaire que nous développons présentement à notre insu, en jouant à l’autruche et en feignant orgueilleusement d’ignorer nos responsabilités tout en croyant comme auparavant, qu’il n’y a pas de conséquence à nos actes. Toutes les maladresses de notre adolescence sont réparables, mais les blessures sont profondes. Des plaques de glace durcies recouvrent presque entièrement l’espoir secret de notre réussite. Heureusement, la maturité se gagne par l’expérience et nous avons une opportunité formidable d’en établir les bases pour être fin prêt pour ce printemps révolutionnaire qui s’annonce.
Plusieurs d’entre nous s’élèveront contre cette possibilité ; car bien des savants émettent l’hypothèse qu’on ne peut plus retourner en arrière, que nous avons atteint le point de non-retour et, que quoiqu’on fasse aujourd’hui ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau. Libre à eux d’y croire et peut-être même d’avoir raison, nul ne le sait. Cependant, nous sommes toujours vivants et les mythes anciens sont peut-être plus réels que nos théories modernes et que les dieux sont encore parmi nous.
Ne demeurons pas dans l’étau étouffant de la logique intellectuelle, car nous possédons des esprits flamboyants de créativité. Dans le « miroir de la forme », tout peut s’inventer et se transformer. Nous ne sommes qu’à nos premiers balbutiements cosmiques de notre évolution et il y a devant nous, tant de scénarios réalisables qu’il est impossible de les décrire.
Amusons-nous à la démesure du possible, sortons des sentiers battus et regardons tout droit devant le miracle de la création. Transportons-nous dans un monde irréel pour illustrer la potentialité de la vie.
Et si les abeilles étaient une colonie d’êtres évolués, d’une étoile lointaine venue sur notre Terre afin de polliniser les fleurs de notre conscience.
Et si les fourmis, par la fréquence de leurs antennes, coordonnaient le champ tellurique de la Terre afin de garder l’axe solaire en harmonie avec notre planète.
Et si les toiles d’araignées étaient des capteurs de pensées galactiques.
On pourrait aussi gober que la disparition des dinosaures était un transfert sur une autre Terre naissante afin d’accomplir un rôle similaire.
Que probablement les dimensions astrales fourmillent d’animaux inconnus aux beautés incomparables, prêts à fouler la profondeur de nos jungles.
Ou mieux encore, que de magnifiques plantes possédant le nectar de la Fontaine de Jouvence s’apprêtent à nous dévoiler leur formule magique.
N’avons-nous pas observé le miracle de la chrysalide se transformer en un majestueux papillon. La nature entière regorge de ses faits saillants les uns plus spectaculaires que les autres. Qui sait, si l’homme ne poussera pas ses ailes d’anges en ce printemps qui arrive pour voyager au centre de la Voie Lactée. Qui sait, si la calotte polaire doit disparaître pour que nous puissions retrouver notre pouvoir amphibien et nager avec les dauphins ; n’étions-nous pas un amide il n’y a pas si longtemps. Qui sait, si les deux degrés d’augmentation de température prévue ne sont pas les degrés manquants aux quatre-vingt-dix-huit degrés du corps humain pour atteindre les cent pour cent de sa conscience planétaire.
Trêve de plaisanterie, depuis toujours la mort nous assaille, c’est la question ultime qui nous a angoissés tout au long de ce grand hiver.
Cette peur préhistorique de la survie, l’unique certitude que nous avons de voir notre corps plonger dans l’abîme éternel de la mort. Qu’en est-il de notre âme et de son immortalité ? Nous sommes indéniablement tous préoccupés par nos croyances particulières et surtout, pris au piège de leur saveur relative.
Nous pouvons proclamer que la mort n’existe pas, accorder un crédit à cet énoncé envoûtant afin de servir de placebo pour atténuer notre frayeur d’une nuit sans demain. Ou bien, nous pouvons dépoussiérer nos vieux parchemins prédisant un feu vengeur, un déluge pour nous purifier, susciter un repentir afin d’éviter la disparition de la race humaine. Tant de subterfuges pour déjouer la fourberie de notre existence mortelle.
Nous adhérons inconsciemment à ces contes prophétiques issus de la période la plus sombre et froide de notre humanité. Ce n’est pas nouveau, nous avons la hantise de la mort, l’obsession d’une fin du monde versus l’ascension vers un paradis. Rien de surprenant, il faisait froid à en mourir dans cette période glaciaire et naturellement, nous avons rêvé à l’élixir occulte de la chaleur éternelle.
Bien des couches de glace se sont dissoutes depuis ce temps, mais la mort triomphe toujours par son mystère impénétrable. Quand nous vivions en symbiose avec la nature, nous suivions harmonieusement les cycles des saisons et le décret de la mort n’existait pas réellement. Nous pouvions facilement imaginer se transformer, lors de la transition de la mort, en étoile Polaire flottant là-haut dans le firmament et se voir aussitôt revenir comme un loup hurlant à la pleine lune. Le temps n’avait pas d’emprise pas plus que l’espace et l’on s’abandonnait à l’esprit des choses au cœur même de cette unité avec le « Grand tout ».
L’identification au corps physique n’était pas aussi prononcée et marquée qu’actuellement ; l’intellect hibernait encore avant de prendre son plein essor, à tout classifier, nommer, juger, détrôner nos sens et nos facultés psychiques. Nous n’avons pas perdu complètement cette fusion. L’invisible fait toujours entendre le murmure de sa voix ; les anges n’ont pas cessé de nous chatouiller à l’improviste pour nous éviter un précipice. Les elfes, les gnomes, tout cet humble petit monde, qui continue malgré notre ingratitude à fabriquer fleurs et parfums, arbres et merveilles.
Le chaos de la destruction plane sur nos têtes, mais beaucoup plus dans nos têtes parce que nous ne percevons plus l’unité du vivant. Nos pensées envers la mort sont gelées depuis des siècles dans la damnation du contrôle rationnel. Ce qui a octroyé le pouvoir de faire peur, de diviser pour régner bien au-delà de la dictature d’un pays ou de la globalisation de notre planète.
Nous prédisons crédulement la sixième extinction. Nous avons de vagues souvenirs du monde des Sumériens, des Atlantes, des homos sapiens et bien d’autres civilisations. Sont-ils vraiment disparus, ont-ils migré sur d’autres plans, d’autres dimensions de conscience ? Nous ne pouvons douter de leur existence puisque nous en avons la mémoire, à l’image de nos amis et nos parents décédés, qui vivent toujours aussi présents en nous qu’ils le furent physiquement. Depuis la nuit des temps, dans toutes les cultures de notre monde, nous parlons non pas à la mort ni aux morts, mais à la partie immortelle de notre être.
Chaque nuit, au cours de notre vie onirique nous les visitons, escaladons des temples anciens, communiquons avec un Dieu aztèque, découvrons une pyramide et combattons un tyrannosaure selon notre cauchemar, sans oublier bien sûr, la rencontre d’anges, de maîtres, de créatures inconnues ou d’extraterrestres. Parfois, cette vie onirique semble plus réelle que notre monde tridimensionnel.
Vivons-nous un songe, allons-nous subir une présumée sixième extinction ? Cela est possible si nous croyons à nos prévisions les plus pessimistes. Car notre pensée consciente a la même magie que celle de nos rêves. Dans le « miroir de la forme » nous pouvons tous créer, soit notre paradis ou bien notre enfer.
Nous sommes, avec la Terre le « miroir de la forme », le portail de toutes les dimensions, le prisme aux couleurs d’arc-en-ciel reflétant l’unique lumière de la source immortelle. Nos corps sont d’énergie flexible, de substance malléable et de cellules souches impérissables. Telle est en réalité l’adage de l’immortalité, « rien ne se perd tout se transforme ».
Nous avons l’habitude de nos limites et l’indolence de les aimer, mais le dessein de l’évolution est de faire de nous les régents de cette Terre et non les tyrans. L’étape de l’affranchissement de l’adolescent avec sa mère nourricière est en pleine crise et il est temps de mûrir, de la remercier de son support, de s’excuser de notre difficulté à maîtriser nos émotions et de lui d’offrir tous nos regrets. Nous devons aussi nous pardonner de notre manque d’obéissance, d’avoir cru tout savoir en faisant fi des lois de la nature, des recommandations de maman, d’avoir prétendu faire son lit, le rangement de sa chambre et d’avoir mis ses vêtements au lavage.
Le bordel de notre planète reflète bien notre état d’esprit de conscience d’adolescence. Nul besoin de « Papa Dieu » pour nous punir, mettre de l’ordre ou nous sauver. Il est occupé à créer d’autres systèmes solaires en sachant que ses enfants vont bien se comporter avec leur Mère terrestre. Comme c’est un Père bienveillant et responsable, il émane au loin, de son cœur aimant, toute l’énergie dont nous avons besoin. Au début de l’ère glaciaire, comme nous n’étions encore que de petits enfants, son apport énergétique « sa lumière argentée » infusait progressivement la Terre en évitant de nous réveiller, car notre sommeil était dans cette lente nuit d’incubation hivernale un enjeu primordial pour notre développement futur.
Quelques millénaires plus tard, à la seconde phase de l’hiver, notre appétit féroce d’adolescents s’exprima vivement. Nos ventres creux et voraces, étaient prêts à engloutir la Terre entière. Tels des goinfres insatiables, notre gloutonnerie nous portait sans réfléchir à vider le réfrigérateur, à piller le garde-manger de la famille à toute heure de la journée.
Notre meute affamée ne fut pas toujours facile à dresser, à mettre au pas. Heureusement, la patience d’une Mère possède un don de soi irréprochable, une force d’amour à soulever les montagnes et à gaver même les plus ingrats. L’énergie Paternelle émise à ce moment-là, augmenta d’intensité ; la glace devint plus poreuse et lisse afin de permettre à ses vigoureux adolescents d’exercer leurs muscles, de patiner, de skier et d’explorer un monde d’une blancheur immaculée. Une période captivante, décisive et à la fois incertaine. Comment en cours de croissance, ce pouvoir exacerbé de la jeunesse et cette fièvre juvénile vont-ils se canaliser pour devenir des adultes responsables ? C’est là une inquiétude normale pour une Mère attendrie et une crainte naturelle pour un Père fier de sa progéniture.
L’heure est à la grande décision. L’adolescent frustré en a marre de ses nombreuses dépendances, de se faire conduire par les autres et de prendre constamment sans ressentir le besoin de donner. Il veut servir, se rendre utile, faire honneur à ses parents qui ont travaillé dur pour lui, apporter sa lumière, son génie et sa belle contribution à ce monde. Malgré son apparence désinvolte, son humeur parfois révoltée, sa nature est sensible, plein d’altruisme et il rêve « d’un gros Party » universel où tout le monde s’embrasse et chante la beauté de la vie.
C’est aussi l’heure des grandes réflexions. Comment en est-il arrivé à mettre toute sa chambre à l’envers ? Comment a-t-il fait pour vivre aussi longtemps dans ce désordre, sans s’en rendre compte ? Il en a assez de son « trip d’inconscience », le temps est venu de faire ses preuves, de prendre le large pour réaliser concrètement ses aspirations et mettre ses rêves en action. C’est à cet instant précis de sa croissance que la lumière du Soleil Père libère sa puissance. L’adolescent s’est constitué une musculature suffisamment solide pour recevoir toute la vitalité lumineuse dont il a besoin. Il a la maturité nécessaire pour réaliser ses projets humanitaires. Déjà, les prémices de ce printemps annoncé réchauffent ses plus grands espoirs. Son enthousiasme déborde, tout devient possible à sa fougue en pleine explosion.
Devenus récemment de jeunes adultes, nous apprenons en cette fin d’hiver à utiliser ce soleil de la conscience nouvelle, de s’infuser de cette énergie printanière voulant fleurir nos cœurs, vivifier notre foi en nous-mêmes. Partout sur la planète, cette puissance lumineuse opère, et tous, nous ressentons à notre manière, cette étrange sensation que plus rien n’est pareil. Nous avons l’impression qu’il se passe quelque chose de nouveau qui n’est pas dans les annales de notre histoire. Ayant vécu si longtemps parmi les humeurs froides et rigides du Maître du froid, nous n’avons plus la mémoire du royaume de la chaleur, la souvenance du feu amoureux du Soleil divin.
Du cercle polaire au désert le plus aride, nous avons su nous adapter à des conditions extrêmes. Grâce à notre pouvoir incroyable d’adaptation, nous avons pu conquérir tous les recoins de la Terre. Cette magnifique conquête exceptionnelle nous fait honneur. Cependant, le revers de cette qualité comporte un risque, celui de se sentir confortable même au milieu du chaos. De s’habituer à la maladie, à la guerre, à la famine, à la pollution et à la fin du monde comme étant une situation normale, et, que celle-ci a toujours existé et perdurera toujours. Nous avons peine à croire que cette condition puisse être autrement, car nous nous sommes tellement identifiés à cet état des choses. C’est devenu notre réalité, notre hiver. L’idée saugrenue qu’on puisse s’adapter et vivre dans l’harmonie, la santé, l’abondance sans guerres ou conflits, apparaît comme pure illusion et qu’un véritable printemps à la chaleur fraternelle n’est qu’une frivolité des plus enfantine. Comment peut-on admettre la possibilité de se distraire de notre malheur habituel pour un bonheur aussi réel et tangible que cette détresse dans laquelle nous vivons et qui nous est si familière.
Nous argumentons depuis des lunes sur le dilemme de la dualité, du bien et du mal, de la guerre et de la paix et nous sommes enfermés dans ce guêpier impossible à élucider rationnellement. Dans la sagesse de la vie, la dualité est la danse de l’unité pour engendrer la création. Rien ne s’oppose, tout se complète ; le soleil se reflète dans la lune, la main droite se lie à main gauche dans une harmonie parfaite, la femme s’unit à l’homme dans une étreinte sublime, l’activité se repose dans les bras d’un sommeil régénérateur. C’est lors de notre apprentissage de l’intellect que nous avons créé le dualisme, la distinction entre le bien et le mal, le jugement relatif de ce qui nous plaît ou déplaît, en perdant le discernement de la sagesse de l’unité.
Notre planète subit les effets de cette incompréhension, de cette séparation d’avec l’unité. Nous commençons à comprendre toute la symphonie, l’équilibre prodigieux et à la fois précaire de la nature. Nous réalisons notre appartenance commune et combien nous sommes liés à chaque particule de ce monde dans la chorégraphie merveilleuse de l’unité.
Au début notre ère glaciaire, nous avons survécu à nos querelles sempiternelles de tribus, en comprenant que nous avions un point commun qui nous reliait soit par l’adoration du Soleil ou de la Lune. Puis, nous avons élaboré des façons plus idéalistes de se tolérer mutuellement. À présent, pour la première fois de l’histoire de notre humanité, nous trouvons un terrain d’entente universelle sans la moindre chance d’être divisée par l’argumentation d’un savoir relatif ou d’une prétendue vérité absolue.
Nous faisons face à une nature déséquilibrée par notre ignorance de ses lois de réciprocité et d’unité. Peu importe qu’on puisse un jour vivre sur une autre planète, nous devrons absolument réapprendre ses lois pour vivre consciemment en harmonie avec notre environnement, si nous ne voulons pas être exportés ailleurs dans un quelconque univers. L’écologie, ou notre besoin réciproque de la nature, devient notre Soleil, notre Dieu à vénérer dans le plus grand respect. Aucun pays, aucun continent ne peut s’exclure de cette réalité de notre besoin irréfutable d’unité pour notre survie sur cette Terre. Nous sommes tous sous le même étendard de la fraternité organique, de la fragilité humaine et par conséquent, de notre dépendance indéniable de l’un et l’autre. Cet étendard universel détrône tous les « dogmes » de notre civilisation fragmentée.
La pollution devient notre institutrice, son ultime enseignement est direct, incontournable et implacable si nous ne l’intégrons pas. Nous devons faire nos devoirs à chaque jour, aucun retard ne sera alloué pour passer notre examen. Ses règles sont simples : recycler, respecter, régénérer, replanter, redistribuer, remercier, etc.
Nous devons retourner sur les bancs de l’école de la nature, avoir l’humilité de réapprendre ses principes de base, rien de trop compliqué si nous nous y mettons immédiatement. Nous possédons déjà la technologie pour y arriver. Nous sommes les fabricants de l’argent, nous connaissons des procédés organiques qui peuvent accélérer en un an ce que la nature peut faire en quatre cents ans. Nous savons aussi apprivoiser l’énergie quantique pour devenir indépendants gratuitement des énergies fossiles et même solaires. Cependant, les enjeux égoïstes du pouvoir, de la complaisance, des privilèges sur les autres sont le cœur du problème. Nous pourrions éviter d’énormes souffrances, d’horribles gaspillages à notre humanité et à notre Terre durant cette transition de ce vieil hiver et de ce nouveau printemps qui se prépare si nous apprenons à résoudre ou à intégrer ses trois principes de notre apprentissage humain.
L’ego versus la collectivité. Nous sommes à la fois une entité unique personnelle et une entité collective universelle. L’un ne peut être sans l’autre dans cette loi de l’unité. Au début, nous avons vécu en tribu fusionnelle pour affronter le grand hiver, une forme d’ego communautaire, avec peu de conscience personnelle, à l’image d’une meute de loup. Contrairement à ce que l’on pense, le loup Alpha ne règne pas pour lui-même, mais pour la meute sans distinction d’importance, il est guidé par l’énergie collective du groupe. Puis, au long des jours et des nuits froides, l’individualisation de l’ego s’est développée progressivement ; des Pharaons « envoyés des dieux » et la vénération naturelle du peuple, des Rois « lignée royale de la famille » et le respect voué du peuple, des empereurs « autoproclamés » et la soumission forcée du peuple, des dictateurs « pouvoir usurpé » et l’esclavage insensé du peuple. Puis d’une manière cyclique, révolte du peuple, la collectivité reprend ses droits, la monarchie s’écroule, les parlements s’établissent, ensuite, les droits de l’homme, de l’individualité et de la famille apparaissent. Ce fut un long et laborieux processus entre l’ego et la collectivité. Nous sommes à la fois épris de liberté individuelle et d’un désir intime d’être avec les autres. Notre conscience collective évolue en même temps que notre conscience individuelle dans la loi de l’unité ; les deux sont reliés secrètement par leur interdépendance afin d’atteindre l’apogée de leur équilibre en ce printemps désiré.
Science versus religion. Durant presque toute la période glaciaire, la science et la religion ne faisaient qu’une ; la magie alchimique de la nature servait de référence. La vision globale du ciel étoilé n’impliquait pas de distinction. L’apparition de la pensée analytique récente a creusé un fossé que nous commençons à remplir actuellement. La science et la religion travaillent de la même façon avec l’aide d’hypothèses et atteignent le même résultat. La religion suggère l’hypothèse qu’un Dieu existe et demande de croire aveuglément à cet énoncé. Après une vie de dévotion, d’extase et de déception, le religieux arrive à conclusion qu’il a besoin de preuves de la réalité de Dieu ; sa foi devient objective. Le scientifique au contraire s’établit sur des faits et, à mesure qu’il découvre la réalité sous-jacente des particules étudiées, arrive à la conclusion qu’une essence infinie existe au-delà de toute évidence intellectuelle ; sa foi devient subjective. Une grande réconciliation s’établit présentement entre les deux pour le bénéfice de notre éveil à cette simple évidence de l’unité.
Matière versus spiritualité. De visible à l’invisible où se trouve la réalité ? Pendant des millénaires enfuis dans l’humus de la Terre, sous un ciel ombragé, nous avons cru que seule la matière existait. Ensuite, nos yeux se sont ouverts à la lumière du soleil pour l’adorer jusqu’à mépriser la prison de la matière. Entre ces deux extrêmes, nos croyances ont oscillé comme un pendule et, petit à petit, nous découvrons que la matière et l’esprit sont une même énergie dans la conscience de l’unité.
Ces trois principes sont primordiaux non pas à notre survie, mais à la vie de notre humanité. À quoi peuvent nous servir toutes les technologies dont parfois nous sommes aliénés si nous ignorons le nom de notre voisin ? Comment pouvons-nous goûter l’opulence d’un repas près d’un mendiant mourant de faim ? À quoi nous servent tous ces châteaux vides face aux sans-abris ? Les extrêmes se cachent, se dénient, se battent l’un contre l’autre pour ne pas voir leur déséquilibre. Nous essayons de palier à cette disparité par des organismes humanitaires, des dons, des actes louables souvent accomplis pour se pardonner nos privilèges soi-disant mérités. Nos discours sont flamboyants de culpabilité, d’excuses, de moralisation et d’élans nobles pour se perdre dans la nuit de l’oubli.
Peu importe, nos dénonciations envers les gouvernements, les multinationales, nos voisins, notre frère ou notre sœur, nous devons trouver l’honnêteté de se regarder soi-même. Personne, en particulier, n’est coupable de la situation. C’est tous ensemble, collectivement, que nous en sommes responsables. Le grand champ énergétique de notre conscience forme un puits dans lequel nous tirons notre eau. Si nous contaminons nos pensées par la colère ou la jalousie, nous inondons notre conscience d’une eau visqueuse fertilisant notre environnement humain et planétaire. Nous avons la responsabilité de ce que l’on boit de cette source commune et de ce qu’on verse dans cette conscience collective. Les océans, doyens de notre Terre, nous reflètent cette sagesse de prendre soin de nos pensées, de ne pas publiquement jeter notre haine sur les rivières ou les réseaux de nos communications.
C’est pourquoi nous devons mûrir, cesser d’attendre qu’une personne particulière, un messie, un extraterrestre ou une invention miraculeuse nous libère de ce bourbier. Ce n’est pas à nous individuellement de prendre sur nos épaules le poids de ce monde et s’épuiser à le contrecarrer d’une manière réactionnelle. Car, sans une sagesse intérieure, un activiste, malgré sa bonne intention et sa détermination, peut alimenter à son insu ce qu’il cherche si désespérément à contrer. C’est à l’intérieur de nous, dans le silence de notre intuition que nous allons pouvoir connaître notre part d’action, en prenant soin de ne pas s’élire soi-même pour une mission basée sur notre peur ou notre prétention d’être l’élu. Seule une aspiration de notre âme peut nous guider dans notre véritable service à l’humanité. Aussi humble soit-il, notre service, guidé intérieurement, devient un torrent versé dans l’océan de notre conscience collective. L’agitation apeurée de notre mental a peu de sages conseils à nous donner et jette plus souvent de l’huile sur le brasier, n’apportant aucun réconfort.
Pour certains d’entre nous, notre réflexion nous portera à être plus actifs intérieurement, à calmer nos états âmes afin de canaliser un fleuve de paix pour la Terre. Pour d’autres d’entre nous, notre réflexion nous propulsera sur les fronts, à brandir notre engagement extérieur pour modifier les événements comme une cascade printanière déambulant sur les flancs du changement. Personne n’est plus grand, ni plus utile qu’un autre ; c’est la manière unique de chacun de verser sa coupe d’eau vivifiée dans le puits de notre conscience collective. Ainsi, nos dirigeants, nos scientifiques, ceux à qui nous aurons fait confiance, pourront boire une eau inspirante venue de notre purification collective et pourront agir sagement en fonction de la collectivité et de la planète et non, pour leurs intérêts ou leurs pouvoirs personnels.
Devant l’amoncellement des déchets, du nettoyage que nous avons à accomplir, nous nous demandons comment nous allons y parvenir. La même question se pose devant l’amas de rebut que nous avons intérieurement. D’un côté ou de l’autre, la tâche est gigantesque, mais inévitable pour notre survie. Impossible de s’y soustraire qu’on ouvre ou qu’on ferme les yeux, l’évidence demeure et cela est bien. Car ainsi, nous sommes consciemment obligés de ne plus s’apitoyer sur notre sort, de se sentir impuissant, d’être la victime de la situation, d’éviter notre propre responsabilité et de mettre la faute sur les autres. C’est à ce moment-là, que notre engagement personnel devient un engagement universel où l’ego et le collectif se rejoignent.
C’est en nous occupant de notre cour et non celle de l’autre que nous réussirons à nous aider mutuellement. Ce n’est pas en jetant nos détritus dans la cour du voisin que nous y parviendrons. Car à présent, pour la plupart d’entre nous, nous connaissons écologiquement la loi du retour; ce que nous jetons dans le ruisseau du voisin, nous le buvons par l’eau de notre robinet. Un jeune sage a dit « Ne fais à l’autre ce que tu ne veux pas qu’on te fasse et aimes ton prochain comme toi-même ». Un vieil adage écologique qu’on a oublié depuis deux mille ans.
Au lieu de s’affoler devant la tâche à accomplir ou de paniquer face à l’ampleur de ce que se passe, dégageons la pression de nos épaules en faisant confiance à chacun, à l’humanité entière, et plus particulièrement à nous-même. Occupons-nous de notre propre situation en éclaircissant notre vision de la vie, en redéfinissant devant « le miroir de la forme » l’image de nous-même et ce que nous espérons pour ce monde, notre monde.
Certains soirs, la tristesse nous envahira en pensant plutôt que c’est le printemps de la destruction qui arrive. Nous pouvons faire en sorte que nos larmes soient bénéfiques, qu’elles inondent notre compassion envers l’ignorance de cette jeune humanité. Lorsque la colère nous envahira devant la cruauté de ces massacres écologiques tout autant qu’humain, utilisons cette fureur par une action pleine d’amour, en se rappelant que chacune de nos pensées remplie le puits universel à lequel nous nous abreuvons tous.
Avouons que cela n’est pas facile, que ce sont de belles paroles pour nos esprits conditionnés depuis si longtemps à agir différemment. Mais nous devons commencer à agir afin que la mort d’un ours polaire ne soit pas un sacrifice inutile pour nous enseigner la sagesse et que le ventre enflé d’un enfant affamé ne soit pas une souffrance vaine pour nous apprendre le partage. Dans la loi de l’unité, chacun fait sa part même au prix d’une mort, le don le plus sublime de la vie.
Risquons de ramasser un papier dans la rue, de taire une rancune en nous, de planter un arbre ou d’aider un ami. Nos gestes quotidiens sont la récolte de demain. Peu importe si plusieurs d’entre nous se cachent encore la tête dans le sable, comme des enfants sous la jupe de leur mère, et continuent inconsciemment à détruire tout en refusant délibérément de prendre leurs responsabilités. Peu importe que nous soyons nombreux la tête dans les nuages à croire à l’arrivée d’un nouvel âge, à vivre l’attente rêveuse du messie, en se prélassant égoïstement dans nos fabulations. Ce qui nous causerait le plus grand préjudice et le plus énorme dommage, serait que nous fassions l’autruche sur notre capacité de changer les choses, de nier la puissance de nos esprits innovateurs, de douter de la force de l’union, de perdre confiance en l’humain, alors que nous sommes les héritiers d’un pouvoir infini de créativité.
Nous sommes les prophètes de notre vie, nous récoltons les fruits de nos prédictions d’hier. Qu’espérons-nous maintenant, que désirons-nous prophétiser ? Tout est réalisable. Nous pouvons confondre les plus sceptiques, déjouer les prévisions archaïques de nos livres anciens et écrire une histoire pleine de victoire à la hauteur de ce que nous sommes vraiment, soit des créateurs en mesure d’édifier un paradis sur Terre.
Telle une banquise, nous flottons sur une mer de changements, nous errons à la surface au milieu de turbulences effroyables et de tsunamis destructeurs. Tout en ayant l’impression que le pire est devant nous. Mais, nous oublions que dans les profondeurs de l’océan, des courants puissants dirigent notre destinée. Au-delà de nos vagues ascendantes du progrès et descendantes de déchéance, des forces cosmiques souterraines conduisent l’évolution de notre humanité.
Le maître créateur est un artiste de talent et son œuvre n’est pas achevée. Un coup de pinceau vers le haut, un autre vers le bas, et tout peut sembler devenir chaotique lorsqu’on n’est pas dans la tête de l’artiste. Que savons-nous du dessein magnifique qu’il nous propose sur la toile de notre libre arbitre? Dans notre imagination d’enfant, nous avons cru que le paradis était de bien manger, de bien s’amuser et de créer intelligemment des civilisations aux technologies invraisemblables, qui se sont redéfinies à chaque fois que notre conscience à évoluer. Ensuite, avec un peu plus de fantaisie dans notre imaginaire d’adolescent, nous nous sommes projetés dans un monde de science-fiction dépassant de loin nos plus grands génies littéraires, mais encore là, nos limites nous ont rattrapé. Quelque part en nos êtres, nous ressentons une profonde nostalgie, un sentiment de vouloir revenir à la maison. Quelque part en nos âmes, nous touchons à la source de notre origine dans le silence doré de l’extase.
Le sablier du temps coule toujours dans nos veines et la nature se régénère inlassablement fidèle au dessein de la création. Nous sommes et serons toujours vivants tel est le destin de notre humanité. Peu importe le « miroir de la forme » dans lequel nous nous regarderons.
L’hiver tire à sa fin, nous avons prié, crié, seul dans ce désert de glace à vaincre la noirceur du froid, à subir les tumultes d’une interminable tempête, mais le vent du sud apporte l’écho de nos prières, le souffle magique du printemps. Prenons courage, ne perdons pas la boussole, le Pôle Nord se déplace vers le sud juste un peu plus bas, vers nos cœurs remplis de la chaleur de notre amour.
Prenons garde de ne pas nous assombrir en écoutant régulièrement de mauvaises nouvelles ou en discutant continuellement de l’aspect négatif de notre situation, sous prétexte de se dire réaliste ou terre à terre. Subtilement, ces activités ludiques sont insidieuses et progressivement sapent nos plus belles énergies, tout en nous donnant l’impression que tout est trop lourd pour nous. Devant tant de fléaux, nous nous sentons perdus avant même d’avoir essayé de remédier à quoi que ce soit, au point d’imaginer entendre le requiem de notre enterrement. Alors qu’au contraire, nous entendons les trompettes de notre couronnement en tant que futurs et sages régents de la planète. Enflammons-nous plutôt de cette vision heureuse d’un printemps pour activer nos forces d’action et ranimer le feu de notre engagement.
Gardons nos esprits intemporels. Nous n’avons pas à sauver la planète, mais à l’aimer tout comme nous devons tous nous aimer. Notre seule responsabilité est d’aimer en laissant l’amour ressusciter la Terre.
Transformons nos yeux en de puissants soleils pour que, sous la trace de nos pas, refleurisse ce jardin de merveilles.
Unissons nos cœurs dans l’ardeur de servir pour que, de la sueur de nos mains, rejaillissent les ruisseaux disparus.
Pleurons ensemble des larmes de joie pour que cette eau pure de notre compassion inonde les déserts et reverdisse la beauté de notre Terre.
En réalité, nous ne sommes jamais nés, nous ne mourons pas, nous sommes la vie, l’instant éternel d’une création immortelle.
J’ai choisi d’être une hirondelle qui annonce le printemps, de retourner au sud, tout près de mon cœur, boire à la source de l’Amour.
Et toi, qui sais voler, veux-tu m’accompagner dans cette grande migration vers les terres du nouveau jour. À deux ou à mille, c’est beaucoup mieux et c’est plus chaud.
Invocation universelle
À toi, ma douce intime partie de moi-même dans l’unité du vivant, viens, avec la luminosité de ton service, te joindre à tous ces cœurs sensibles, qui comme toi, par leur ferveur ardente, infusent progressivement l’harmonie sur Terre. Aujourd’hui, notre humanité s’éveille à sa dimension d’âme. Chacun, particulièrement, subit un accouchement intérieur afin de naître enfant de la vie et non de la survie.
Le temps est venu de briser les chaînes de nos peurs et de brandir l’étendard de notre engagement envers la Paix. Soyons fiers de proclamer notre lumineuse vérité, d’honorer l’œuvre de notre âme dans l’expression de notre beauté. Nous sommes le pouvoir de nos rêves, la puissance de notre créativité. Nous sommes la source de notre devenir, l’eau fertilisante de notre épanouissement.
L’amour est la seule véritable technologie en mesure de réaliser notre vision d’une fraternité universelle.
Cette prière invocatrice origine du cœur de l’homme, dans sa profonde réminiscence divine. La simplicité de ses mots ressuscite d’une manière tangible les qualités inhérentes de notre être afin d’établir un royaume terrestre digne de notre prestance céleste. Nous pouvons l’invoquer quotidiennement, les mains sur le cœur, à voix haute ou en silence, seul ou en groupe, entièrement ou en partie afin d’établir une communion intense avec notre âme. Tranquillement, notre individualité s’imprégnera d’une saveur universelle sous l’exaltation de sa résonance.
Sa complétude touche l’ensemble de nos besoins. Sa provenance n’appartient à aucun culte. Sa puissance est le « Je suis » qui contient toutes les graines de ce que nous sommes, le « Je réclame » qui active la fleuraison de ses graines et le « Et je remercie » pour la récolte de ses fruits. Sa sagesse utilise le multiple de La Trinité soit, 3- 9-12-108 de la science des nombres et sa magie provient de la candeur de la personne qui la récite.
En prenant le temps de nous recueillir, de déjouer notre agitation quelques minutes par jour, nous pouvons réussir tous ensemble, en le désirant, à réinventer notre monde, à émaner un vortex d’énergie guérissant pour que notre planète scintille d’un éclat paisible.
Dans l’unité de nos voix, nous tracerons la voie de notre Libération.
Dans l’unité de nos pieds, nous marcherons sur une Terre sans frontière.
Dans l’unité de nos yeux, nous éclairerons l’aurore du Nouveau Jour.
Libre à toi de tout partager aux autres dans un esprit de soutien fraternel.
L’invocation universelle
1 Je suis, je réclame et je remercie
Le pouvoir inclusif de l’amour.
2 Je suis, je réclame et je remercie
La puissance libératrice de la vérité.
3 Je suis, je réclame et je remercie
Le savoir inspiré de la sagesse.
4 Je suis, je réclame et je remercie
La transparence immaculée de l’âme.
5 Je suis, je réclame et je remercie
La gloire omniprésente de l’esprit.
6 Je suis, je réclame et je remercie
La ferveur mystique du cœur.
7 Je suis, je réclame et je remercie
La complicité authentique du corps.
8 Je suis, je réclame et je remercie
L’envoûtement céleste de la paix.
9 Je suis, je réclame et je remercie
L’acte rédempteur de la compassion.
10 Je suis, je réclame et je remercie
L’intime quiétude de l’abandon.
11 Je suis, je réclame et je remercie
La clémence souveraine de la miséricorde
12 Je suis, je réclame et je remercie
L’éclat translucide de la pureté.
13 Je suis, je réclame et je remercie
La flamme exaltante de la joie.
14 Je suis, je réclame et je remercie
Le parfum délicat de l’humilité.
15 Je suis, je réclame et je remercie
Le soutien inflexible de l’abondance.
16 Je suis, je réclame et je remercie
La lumière éblouissante de l’illumination.
17 Je suis, je réclame et je remercie
Le service empressé de la gratitude.
18 je suis, je réclame et je remercie
L’équilibre impeccable de l’harmonie.
19 Je suis, je réclame et je remercie
La force tonifiante de la guérison.
20 Je suis, je réclame et je remercie
L’énergie vibrante de la santé.
21 Je suis, je réclame et je remercie
L’intelligence subtile de la patience.
22 Je suis, je réclame et je remercie
La musique sacrée du silence.
23 Je suis, je réclame et je remercie
La souplesse innée de la tolérance.
24 Je suis, je réclame et je remercie
Le choix victorieux de l’acceptation.
25 Je suis, je réclame et je remercie
L’audace intrépide du courage.
26 Je suis, je réclame et je remercie
La vision révélatrice de la foi.
27 Je suis, je réclame et je remercie
L’offrande miraculeuse de la bonté.
28 Je suis, je réclame et je remercie
La sincère franchise de l’honnêteté.
29 Je suis, je réclame et je remercie
La perception éclairée du discernement.
30 Je suis, je réclame et je remercie
La guidance prophétique de l’intuition.
31 Je suis, je réclame et je remercie
L’appui vainqueur de la grâce.
32 Je suis, je réclame et je remercie
La fraîcheur spontanée de l’innocence.
33 Je suis, je réclame et je remercie
La noble prestance de la simplicité.
34 Je suis, je réclame et je remercie
La justice infaillible du pardon.
35 Je suis, je réclame et je remercie
L’inspiration enivrante de la créativité.
36 Je suis, je réclame et je remercie
L’appréciation élogieuse de la réussite.
37 Je suis, je réclame et je remercie
La magie évocatrice de l’expression.
38 Je suis, je réclame et je remercie
L’œuvre alchimique de l’humour.
39 Je suis, je réclame et je remercie
Le baume efficace de la charité.
40 Je suis, je réclame et je remercie
Le bouclier immuable de la protection.
41 Je suis, je réclame et je remercie
L’écho vibratoire de l’écoute.
42 Je suis, je réclame et je remercie
La solidité fondamentale de l’enracinement.
43 Je suis, je réclame et je remercie
L’outil indispensable de la discipline.
44 Je suis, je réclame et je remercie
L’élan fécond de la générosité.
45 Je suis, je réclame et je remercie
La richesse inestimable du contentement.
46 Je suis, je réclame et je remercie
La magnificence poétique de la beauté.
47 Je suis, je réclame et je remercie
La digne certitude de la confiance.
48 Je suis, je réclame et je remercie
La quintessence palpable du bonheur.
49 Je suis, je réclame et je remercie
Le feu attendri de l’affection.
50 Je suis, je réclame et je remercie
La science inévitable du détachement.
51 Je suis, je réclame et je remercie
Le zèle assidu de la persévérance.
52 Je suis, je réclame et je remercie
L’affable gentillesse de l’indulgence.
53 Je suis, je réclame et je remercie
Le principe raisonnable de l’intégrité.
54 Je suis, je réclame et je remercie
La profondeur sereine de la plénitude.
55 Je suis, je réclame et je remercie
L’attitude docile de la bienveillance.
56 Je suis, je réclame et je remercie
La suprême souvenance de la perfection.
57 Je suis, je réclame et je remercie
Le charme irrésistible de la modestie.
58 Je suis, je réclame et je remercie
Le geste héroïque de la sollicitude.
59 Je suis, je réclame et je remercie
La danse fluide de l’allégresse.
60 Je suis, je réclame et je remercie
L’élégance raffinée de la courtoisie.
61 Je suis, je réclame et je remercie
L’ambiance chaleureuse de la douceur.
62 Je suis, je réclame et je remercie
Le sortilège heureux de l’enchantement.
63 Je suis, je réclame et je remercie
La caresse secrète de l’empathie.
64 Je suis, je réclame et je remercie
Le sacrifice unifié de l’altruisme.
65 Je suis, je réclame et je remercie
L’implication responsable de la maturité.
66 Je suis, je réclame et je remercie
La prière émerveillée de la contemplation.
67 Je suis, je réclame et je remercie
L’art honorable du respect.
68 Je suis, je réclame et je remercie
Le prestige naturel de la dignité.
69 Je suis, je réclame et je remercie
La politesse exemplaire de la discrétion.
70 Je suis, je réclame et je remercie
La valeur bénéfique de l’entraide.
71 Je suis, je réclame et je remercie
L’estime personnelle de la fierté.
72 Je suis, je réclame et je remercie
L’aptitude convaincante de la détermination.
73 Je suis, je réclame et je remercie
La vitalité joyeuse de l’enthousiasme.
74 Je suis, je réclame et je remercie
La splendeur féerique de la clarté.
75 Je suis, je réclame et je remercie
La fougue chevaleresque de la dévotion.
76 Je suis, je réclame et je remercie
La parole édifiante de l’éloquence.
77 Je suis, je réclame et je remercie
La mesure réfléchie de la pondération.
78 Je suis, je réclame et je remercie
La fermeté indéniable de la robustesse.
79 Je suis, je réclame et je remercie
La tendresse réciproque de la compréhension.
80 Je suis, je réclame et je remercie
L’hommage mutuel de la reconnaissance.
81 je suis, je réclame et je remercie
Le culte délibéré du remerciement.
82 Je suis, je réclame et je remercie
L’ardeur intense de l’exaltation.
83 Je suis, je réclame et je remercie
L’ouverture candide de la réceptivité.
84 Je suis, je réclame et je remercie
L’endurance notoire de la résilience.
85 Je suis, je réclame et je remercie
La fin obligatoire de l’illusion.
86 Je suis, je réclame et je remercie
L’extase sereine de la béatitude.
87 Je suis, je réclame et je remercie
L’humaine évidence de notre unicité.
88 Je suis, je réclame et je remercie
L’annulation inaltérable de la séparation.
89 Je suis, je réclame et je remercie
L’abolition instantanée de toute résistance.
90 Je suis, je réclame et je remercie
La présence immédiate à l’instant.
91 Je suis, je réclame et je remercie
L’élimination radicale de l’ignorance.
92 Je suis, je réclame et je remercie
La consciente réalisation de l’unité.
93 Je suis, je réclame et je remercie
La révélation lucide de ma destinée triomphante.
94 je suis, je réclame et je remercie
L’opulence princière de mon héritage divin.
95 Je suis, je réclame et je remercie
Le dévoilement cosmique de mes origines.
96 je suis, je réclame et je remercie
La vaste immensité de mon essence absolue.
97 je suis, je réclame et je remercie
La félicité retrouvée de ma nature immortelle.
98 Je suis, je réclame et je remercie
Le support crucial de la fraternité.
99 Je suis, je réclame et je remercie
La suave mélodie de l’amitié.
100 Je suis, je réclame et je remercie
L’aide substantielle de chacun.
101 Je suis, je réclame et je remercie
L’engagement primordial des hommes.
102 Je suis, je réclame et je remercie
La bénédiction de l’invisible sur le monde visible.
103 Je suis, je réclame et je remercie
La fusion inhérente des opposés.
104 Je suis, je réclame et je remercie
Le droit universel à la liberté.
105 Je suis, je réclame et je remercie
Le réveil planétaire de notre divinité.
106 Je suis, je réclame et je remercie
La résurrection spirituelle de l’humanité entière.
107 Je suis, je réclame et je remercie
L’essor amoureux de la vie.
108 Je suis, je réclame et je remercie
L’ultime retour à la source.